Bien des titres auraient pu etre donnes a cet article pour vous conter ces cinq jours a Jaisalmer...
Par exemple : Nous sommes toujours vivants, Jaisalmer c'est loin de Bombay, merci bien !
Ou encore : La douzieme ceremonie des escarres - Festival indien du film de fesses
Mais aussi : Ca sent tres fort la bouse, mais c'est tellement jeuli (version Antoinette Deume in Belle du Seigneur)
Egalement : Jaisalmer - dedicace particuliere de Thomas a Vero MOREL ancienne infirmiere baba-cool !
Bref, la liste aurait pu etre longue, alors venons en au fait...
Apres un long et fatiguant voyage en train (mais on ne va pas developper a chaque fois !), nous sommes arrives a Jaisalmer, citadelle de gres ocre erigee en 1156 dans le desert du Thar. C'est une petite ville tres agreable qui entoure un superbe fort.
Malgre l'enorme affluence touristique (et l'ambiance mercantile qui va avec), le site a beaucoup de charme. Il est tres agreable de se perdre dans les petites ruelles pavees de la citadelle, ponctuees de temples Jains, du palais du Maharaja et de vaches sacrees...
En dehors de la forteresse, la vieille ville cache aussi de superbes demeures traditionnelles rajasthanies appelees des havelis. Ces constructions, concues comme des Legos pour palier l'absence de mortier (pas d'eau dans le desert !), sont en pierre finemement ciselee et comportent des interieurs richement decores. On devine aisement le niveau de raffinement des occupants de l'epoque (du XVIIIeme au XIXeme siecle).
Mais Jaisalmer, c'est aussi le desert du Thar... et ses incontournables Camel Safari (very cheaper for you my friend, i make you good price !). Nous avons donc opte pour la version 2 jours - 1 nuit... et Dieu merci, il n'en fallait pas plus !
A voir le doux regard de ce tendre ruminant, on imagine pas reellement le cote demoniaque de la randonnee chameline... Et pourquoi le chameau de Steph s'appelait-il Mylene, nous demanderez-vous, curieux lecteur ? He bien, tout simplement, parce que comme la star de toutes les stars de la poesie francaise, ce chameau etait pur : il ne defequait jamais (comme Mylene, qui -c'est bien connu- elle aussi, tres pure, ne fait jamais caca !)
Monsieur Crotte nous pardonnera, on l'espere, cette scandaleuse comparaison avec l'Ange Roux ...
Hormis cette caracteristique de purete chameline, l'inconfort extreme de la selle nous a fait gouter au supplice du frottement prolonge de fessiers dans l'odeur permanente des flatulences qui accompagnent les dejections continuelles de ces placides ruminants. Ces dernieres, que nous avons eu tout le loisir d'observer durant des heures et des heures, ont l'apparence etrange (mais neanmoins elegante) de grosses olives verdatres et luisantes tombant dans un bruit mou et delicat rompant le silence du desert... (en esperant satisfaire nos amis poetes scatophiles qui se reconnaitront...).
Fragiles citadins, nous avons su faire taire nos fondements respectifs afin de profiter au mieux de la beaute lunaire des paysages traverses : tantot etendues de rocailles rouges, tantot steppes peuplees d'antilopes et de renards, tantot desert de sable... La premiere journee de meharee s'est terminee par un feu de camp et un repas confectionne par notre guide avant une fraiche nuit a la belle etoile au milieu des dunes et des scarabees...
Le retour sur Jaisalmer fut particulierement douloureux pour nos sacrums -aujourd'hui encore convalescents- plus habitues au confort douillet du 8eme arrondissement de Paris ( France - MONDE - capitale de l'Univers...)
Pour ne pas changer, c'est encore en train de nuit que nous quitterons ce soir Jaisalmer pour Jodhpur, notre prochaine etape.
Chers lecteurs, parents et amis : merci de vous etre inquietes pour nous suite aux tristes evenements de Bombay. Nous sommes, tres egoistement, plus inquiets au sujet de la situation actuelle en Thailande...