Apres les nuits dejantees de Bangkok... et seulement 3 heures de sommeil, changement d'univers et direction l'ancienne Indochine francaise dans les pas de Mademoiselle Catherine D . Premiere etape : Vientiane, (petite) capitale du Laos.
Partant de l'enorme et ultra moderne aeroport de Bangkok, nous avons embarque dans une sorte de petit cercueil volant de la compagnie Lao Airlines en compagnie de 10 autres passagers... Au terme d'un vol court mais intense et bruyant, nous avons debarque a meme la piste du minuscule aerodrome sovietique international (!) de Vientiane. BIENVENUE AU LAOS ! SABAIDEE !
Apres plus d'un mois en Thailande, le changement d'ambiance est radical. Vientiane est une toute petite capitale (moins de 250.000 habitants) allanguie au bord du Mekong. Ici, pas de gratte-ciel ni de grands monuments. Les avenues plantees d'arbres et bordees de villas coloniales lui conferent une atmosphere surannee et nonchalante, presque anachronique.
Plus que la visite de monuments, c'est dans son ambiance particuliere que reside le charme de Vientiane. La ville se decouvre a velo. Etonnant melange de temples bouddhistes, de villas francaises en ruine, de marches animes. Sur les etals de ces derniers, un choix incomparable d'articles de contrefacon sont presentes a cote de langoustes naturalisees (du meilleur gout dans votre salon !) et de boules de petanque (petang ), un des passe-temps favoris des lao...
Egalement, nombre de batiment officiels tantot de style colonial, tantot de style sovietique mais dont les devantures sont toujours ecrites en francais (langue officielle de l'administration).
C'est donc en velo que nous avons effectue notre visite. Apres etre passes devant differents ministeres, dont celui de l'information et de la culture (tout un programme qui ferait sans doute rever les elites reactionnaires du moment en France), nous avons remonte les Champs Elysees de l'Est (ainsi surnommes) jusqu'a l'Arc de Triomphe inacheve (en ciment : initialement offert par les USA pour construire un nouvel aeroport !). Nous avons evidemment poursuivi notre promenade par le monument national du Laos : un grand stupa dore maintes fois detruit et reconstruit au cours de l'histoire mouvementee du pays.
Vientiane compte aussi un musee national a l'agencement desuet et depouille. De la prehistoire jusqu'aux temps modernes, dans les anciens locaux de la police coloniale francaise, le parti communiste presente sa vision toute particuliere de l'histoire du pays.
Nous avons ainsi pu nous extasier devant des maquettes en papier mache, des photos de reunion du parti et de magnifiques graphiques Excel (version anterieure a 1989... trop de changements apres) presentant les resultats des realisations de chaque ministere.
Avouons-le, si nous nous sommes un peu attardes a Vientiane, c'est aussi grace a l'accueil gentil et un peu reserve des laos, et a la possibilite de retrouver les plaisirs de la cuisine francaise. Grand moment d'emotion lors de notre premier petit dejeuner : cafe, croissants et VRAIE baguette ! Les larmes nous sont montees aux yeux (crouteux mais emus).
La capitale compte d'excellents restaurants francais et nous nous sommes regales d'une cuisine mediterraneenne et de petits vins des plus bouleversants...
Nous avons neanmoins commence a decouvrir la cuisine lao, moins raffinee et surtout plus epicee qu'en Thailande. Nous ne gardons pas un souvenir imperissable du lap (salade de viande hachee aux herbes et epices) ni de la salade de concombres gluante et qui enflamme la bouche durablement !
Par contre, nous avons pu apprecier la saveur des barbecues arroses de Beerlao sur les berges du Mekong, dans de petites gargottes tres sympas. C'est l'endroit ideal pour admirer le coucher de soleil sur la Thailande, sur l'autre rive du fleuve en goutant a l'ambiance detendue de cette ville hors du temps.
Ce soir, nous quittons Vientiane pour Luang Prabang, l'ancienne capitale classee au patrimoine mondial par l'UNESCO...
En attendant, nous nous preparons psychologiquement a retrouver notre aeronef en aluminium de Lao Airlines...
A bientot (?)